Blog | The Running Collective

plan-entrainement-running

Aérobie et anaérobie : différences, seuils et impacts en course à pied 2025

Aérobie, anaérobie… Ces deux termes reviennent constamment dans les discussions entre coureurs, sur les réseaux sociaux, dans les articles spécialisés et même sur l’écran de votre montre GPS. Pourtant, combien d’entre nous peuvent réellement expliquer ce qui se cache derrière ces concepts fondamentaux de la physiologie de l’effort ? Si vous êtes comme la plupart des runners, vous savez probablement que l’aérobie c’est « avec oxygène » et l’anaérobie « sans oxygène », mais après ? Comment ces filières énergétiques influencent-elles concrètement vos performances, vos sensations en course et surtout votre entraînement ?

La réalité, c’est que comprendre la différence entre aérobie et anaérobie peut littéralement transformer votre approche de la course à pied. Que vous visiez un premier 10 km, que vous prépariez un marathon ou que vous cherchiez simplement à progresser sur vos sorties hebdomadaires, maîtriser ces notions vous permettra d’optimiser chaque séance d’entraînement. Car contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces deux systèmes énergétiques ne s’opposent pas : ils travaillent en synergie, dans un équilibre subtil qui détermine votre capacité à tenir une allure donnée.

 

Nous allons décortiquer ensemble ces mécanismes fascinants qui régissent chacune de vos foulées. Des seuils ventilatoires aux zones d’entraînement, en passant par le rôle crucial du lactate et l’impact sur votre VMA, vous découvrirez comment adapter concrètement votre préparation selon vos objectifs. Fini le temps où vous couriez « au feeling » sans comprendre les réactions de votre organisme !

Qu’est-ce que l’aérobie en course à pied ?

Définition et fonctionnement du métabolisme aérobie

Imaginez votre corps comme une centrale énergétique sophistiquée qui fonctionne principalement grâce à l’oxygène de votre respiration. Le métabolisme aérobie représente cette voie énergétique de base, celle qui transforme les glucides et les lipides en adénosine triphosphate (ATP) – le carburant direct de vos muscles.

Cette source d’énergie privilégie l’efficacité sur la puissance : votre organisme dégrade méthodiquement les nutriments dans les mitochondries, produisant de l’eau et du CO2 comme déchets. Contrairement aux idées reçues, ce système fonctionne en permanence, même au repos, et devient prépondérant lors de vos footings à allure modérée.

La beauté du métabolisme aérobie ? Sa capacité quasi illimitée. Tant que l’oxygène arrive suffisamment aux muscles et que votre fréquence cardiaque reste sous contrôle, vous pouvez maintenir l’effort pendant des heures sans accumulation d’acide lactique.

Exemples d’efforts aérobies en running

Vos footings hebdomadaires constituent l’exemple parfait d’exercices aérobies : ces sorties de 45 minutes à 1h30 où vous maintenez une conversation sans essoufflement. Votre fréquence cardiaque oscille entre 60 et 75% de votre maximum, permettant une endurance cardiovasculaire optimale.

Les sorties longues de préparation marathon illustrent également ce type de travail : courir 2h à allure modérée développe votre masse musculaire et repousse la fatigue. Votre organisme puise alors dans les graisses, réduisant les risques de maladies cardiovasculaires.

Les séances de seuil aérobie représentent la limite supérieure : 20 à 40 minutes à 80% de votre fréquence cardiaque maximale, avec quelques minutes de récupération entre les blocs. Ces exercices améliorent votre capacité à utiliser l’oxygène efficacement, base indispensable avant d’aborder la haute intensité.

Lien avec la VMA et l’endurance fondamentale

La Vitesse Maximale Aérobie représente le plafond de votre système aérobie : c’est la vitesse maximale que vous pouvez tenir en utilisant uniquement l’oxygène pour produire de l’énergie. Un coureur avec une VMA de 16 km/h atteint ce seuil après environ 6 minutes d’effort maximal.

L’endurance fondamentale se calcule précisément à 60-65% de votre VMA. Pour notre exemple à 16 km/h, cela donne une allure entre 9,6 et 10,4 km/h. Cette zone d’entraînement développe votre capacité aérobie en optimisant l’utilisation de l’oxygène par vos muscles.

 

Travailler régulièrement en endurance fondamentale repousse progressivement votre seuil aérobie, vous permettant de maintenir des allures plus élevées tout en restant dans la filière aérobie. C’est la clé pour améliorer durablement vos performances sur toutes les distances.

Qu’est-ce que l’anaérobie en course à pied ?

Les deux filières anaérobies : lactique et alactique

Le système anaérobie se divise en deux branches distinctes selon la production d’acide lactique. La filière alactique intervient lors des efforts courts et explosifs de 7 à 15 secondes maximum : sprint de départ, accélération brutale ou finish sur les derniers mètres. Elle puise directement dans les réserves d’ATP et de phosphocréatine sans produire de lactate.

La filière anaérobie lactique prend le relais pour des efforts de 15 secondes à 2-3 minutes. Sur un 800m ou lors d’un fractionné long à 110% de VMA, votre organisme dégrade le glycogène en produisant du lactate. Cette puissance maximale s’accompagne d’une acidification progressive des muscles, créant cette sensation de « brûlure » caractéristique des séances intenses.

Exemples d’exercices anaérobies pour coureurs

Les fractionnés courts constituent l’exercice anaérobie de référence : 5 x 400m à 105-110% de VMA avec 2 minutes de récupération active. Ces séances développent votre puissance maximale tout en améliorant votre capacité à évacuer le lactate.

Pour travailler le seuil anaérobie, optez pour des blocs plus longs : 3 x 8 minutes à 85-90% de VMA avec 3 minutes de récupération entre chaque répétition. Votre corps apprend progressivement à repousser l’accumulation d’acide lactique, vous permettant de maintenir des allures élevées plus longtemps.

Les sprints de 30 secondes à intensité maximale sollicitent la filière alactique : alternez 6 répétitions avec 4 minutes de récupération complète. Cette méthode améliore votre économie de course et votre vitesse de pointe, particulièrement bénéfique pour les finishs serrés en compétition.

Rôle du lactate dans l’effort anaérobie

Contrairement aux idées reçues, le lactate n’est pas un simple déchet mais un véritable carburant énergétique produit lors de la glycolyse anaérobie. Quand vos muscles manquent d’oxygène pendant un effort intense, ils transforment le glucose en énergie tout en générant du lactate comme sous-produit.

Ce lactate joue un rôle crucial : il peut être recyclé par d’autres fibres musculaires ou par le foie pour produire de l’énergie supplémentaire. Votre corps devient progressivement plus efficace dans ce recyclage grâce à l’entraînement.

 

L’accumulation devient problématique uniquement quand la production dépasse votre capacité d’élimination. C’est là que surviennent ces sensations de « brûlure » dans les jambes : les ions H+ accompagnant le lactate acidifient le milieu musculaire. Améliorer votre tolérance au lactate vous permet de maintenir des allures élevées plus longtemps sans subir cette acidification excessive.

Quelle est la différence entre aérobie et anaérobie ?

Différences de puissance et de capacité

La puissance représente le débit maximal d’énergie disponible par unité de temps, tandis que la capacité correspond au volume total d’énergie stockée dans chaque réservoir énergétique. Cette distinction fondamentale explique pourquoi vous sprintez à 25 km/h pendant 10 secondes mais maintenez seulement 12 km/h sur marathon.

L’anaérobie alactique développe la puissance la plus élevée de toutes les filières mais dispose d’une capacité très limitée : 15 secondes maximum. À l’opposé, le système aérobie offre une puissance modérée mais une capacité quasi-illimitée, permettant des efforts de plusieurs heures.

L’anaérobie lactique se situe entre les deux : puissance élevée maintenue 45 secondes à 2 minutes, avec une capacité intermédiaire. Un coureur de 800m exploite cette filière pour tenir 90% de sa vitesse maximale sur toute la distance.

Impact sur le métabolisme et la récupération

L’activité physique intense modifie profondément votre métabolisme pendant plusieurs heures après l’effort. Selon la courbe de Howald, les facteurs de récupération varient selon la filière sollicitée : un sprint anaérobie alactique nécessite 3 à 5 minutes pour reconstituer vos réserves de phosphocréatine, tandis qu’un effort anaérobie lactique demande 15 à 45 minutes pour évacuer complètement le lactate.

Votre système aérobie joue un rôle crucial dans cette récupération : il recycle les déchets métaboliques et recharge vos réserves énergétiques. Les individus entraînés développent une capacité supérieure à métaboliser le lactate, transformant ce « déchet » en carburant utilisable. Cette adaptation explique pourquoi vous récupérez plus vite entre les répétitions après quelques jours par semaine d’entraînement régulier.

Les seuils aérobie et anaérobie en course à pied

Comment déterminer son seuil aérobie

Plusieurs méthodes permettent d’identifier votre seuil aérobie sans matériel sophistiqué. La plus accessible consiste à réaliser un test de terrain progressif : commencez par un footing facile puis accélérez légèrement toutes les 3 minutes jusqu’à ressentir un premier essoufflement notable.

Notez votre fréquence cardiaque à ce moment précis : elle correspond approximativement à 75% de votre FCM. Vous devriez pouvoir maintenir cette intensité pendant 2 à 3 heures en théorie.

Une fois votre FCM connue (utilisez la formule 207 – 0,7 x âge pour une estimation fiable), appliquez directement ce pourcentage. Un coureur de 35 ans aura ainsi un seuil aérobie autour de 139 battements par minute. Cette zone représente votre endurance active : plus soutenue que l’endurance fondamentale mais toujours confortable respiratoire.

Mesurer et utiliser son seuil anaérobie

Votre seuil anaérobie se mesure plus facilement sur le terrain qu’en laboratoire. Réalisez un test de 30 minutes à allure soutenue : commencez à une vitesse que vous pensez tenir une heure, puis maintenez cette intensité. Si vous ressentez une gêne respiratoire croissante après 20 minutes avec des jambes qui « chauffent », vous êtes proche du seuil.

Cette intensité correspond généralement à 85-90% de votre VMA et se situe entre votre allure 10km et semi-marathon selon votre niveau. Un coureur confirmé peut maintenir son seuil anaérobie 40 à 60 minutes, tandis qu’un débutant tiendra plutôt 15 à 20 minutes.

Pour l’exploiter dans vos séances, programmez des blocs de 2 x 15 minutes avec 5 minutes de récupération trot. Cette allure développe votre capacité à recycler l’acide lactique et repousse le moment où l’acidification devient limitante.

Évolution des seuils avec l’entraînement

Vos seuils ne restent jamais figés : ils progressent constamment avec un entraînement adapté. Plus vous vous entraînez régulièrement, plus ces seuils remontent en pourcentage de VMA et en fréquence cardiaque.

Un débutant démarre souvent avec un seuil anaérobie à 75% de sa FCM, mais après 6 mois d’entraînement structuré, il peut atteindre 85-88%. Les coureurs expérimentés repoussent même cette limite jusqu’à 92% de FCM ! Cette progression s’explique par l’amélioration du recyclage des lactates et l’optimisation de l’utilisation d’oxygène.

 

L’adaptation se fait progressivement : comptez 3 à 6 semaines pour constater les premiers bienfaits pour la santé cardiovasculaire, puis plusieurs mois pour des gains substantiels. C’est pourquoi nous recommandons de retester vos seuils tous les 3 mois.

Zones d’entraînement et filières énergétiques

Répartition des efforts selon les zones

La règle du 80/20 constitue la base de tout entraînement équilibré : consacrez 80% de votre volume aux zones 1 et 2 (aérobie), et seulement 20% aux zones 4 et 5 (anaérobie). Cette répartition garantit une progression durable.

Concrètement, sur 5 séances hebdomadaires : 4 sorties en endurance fondamentale (60-75% FCM) et 1 séance intense (fractionnés VMA ou seuil). La zone 3, intermédiaire, représente environ 10% du volume total avec vos sorties en endurance active.

Cette répartition évite le surentraînement tout en développant progressivement vos capacités. Les coureurs qui respectent cette proportion progressent plus rapidement que ceux qui multiplient les séances intenses sans base aérobie solide.

Travail de la capacité aérobie vs puissance anaérobie

Développer votre capacité aérobie et votre puissance anaérobie nécessite des approches d’entraînement diamétralement opposées. La capacité aérobie se travaille sur des durées longues à intensité modérée : sorties de 60 à 90 minutes à 70-75% de votre FCM, permettant d’améliorer l’utilisation des lipides comme carburant et de renforcer votre système cardiovasculaire.

À l’inverse, la puissance anaérobie se développe par des efforts très intenses et courts : séances de 30 secondes à 110% VMA avec récupérations complètes, ou fractionnés de 200m à fond répétés 8 fois. Ces séances améliorent votre capacité à produire de l’énergie sans oxygène et à tolérer l’accumulation d’acide lactique. Chaque filière demande des adaptations physiologiques spécifiques qui ne peuvent se développer simultanément au maximum de leur potentiel.

Comment adapter son entraînement selon les filières ?

Séances pour développer l’aérobie

L’endurance fondamentale reste votre meilleur allié pour construire une base aérobie solide. Programmez 2 à 3 sorties hebdomadaires de 45 à 75 minutes à une allure conversationnelle, soit environ 65-70% de votre VMA. Ces séances longues et faciles développent votre réseau capillaire et optimisent l’utilisation des graisses comme carburant.

Intégrez également des séances combinées pour enrichir votre développement aérobie : démarrez par 40 minutes d’endurance fondamentale, puis enchaînez avec 3 x 8 minutes à 80% VMA récupération 3 minutes. Cette approche progressive habitue votre organisme aux changements d’intensité tout en restant dans le domaine aérobie.

Les fartleks constituent une excellente alternative pour varier vos entraînements. Alternez librement entre des blocs de 5 minutes à allure soutenue et des phases de récupération active, sur une durée totale de 60 minutes. Votre corps apprend ainsi à gérer les variations d’effort sans basculer dans l’anaérobie.

Exercices spécifiques pour l’anaérobie

Vous cherchez à améliorer votre kick final ou votre résistance sur 5km ? Les séances lactiques transforment votre capacité à tolérer l’acidité musculaire.

Programmez des 4 x 300m à 115% VMA avec 3 minutes de récupération complète, ou tentez les redoutables pyramides dégressives : 600m-400m-200m à intensité maximale avec récupération égale au temps d’effort. Ces exercices sollicitent massivement la filière anaérobie lactique et développent votre puissance sur les distances courtes.

Attention : ces séances exigent une récupération de 48h minimum et ne doivent représenter que 5% de votre volume hebdomadaire. Commencez par une séance toutes les deux semaines avant d’augmenter la fréquence selon vos sensations.

Périodisation aérobie-anaérobie selon vos objectifs

Votre objectif de course détermine directement la répartition entre travail aérobie et anaérobie tout au long de la saison. Un marathonien privilégiera 90% de son volume en filière aérobie avec seulement quelques séances de seuil, tandis qu’un coureur de 1500m inversera cette proportion pour développer sa puissance lactique.

La périodisation s’adapte aussi au calendrier : durant la préparation hivernale, concentrez-vous sur le développement aérobie avec des sorties longues et du foncier. À l’approche de vos compétitions printanières, basculez progressivement vers un travail plus spécifique : 70% aérobie / 30% anaérobie pour les distances courtes.

 

Cette planification évite la stagnation et optimise vos adaptations physiologiques au bon moment.

Les derniers articles

Retour en haut

Trouvez votre équipement de running au meilleur prix avec le comparateur

Merci pour votre participation !

Trouvez votre équipement de running au meilleur prix avec le comparateur