Test et avis sur les pointes Hoka Cielo X MD et LD
Très connue en France dans le monde du trail (et du… streetwear avec la tendance ‘Gorpcore’), la marque Hoka One One cherche à s’imposer auprès des athlètes, avec la sortie de paires efficaces sur route comme la Rocket X ou la Bondi X, et plus récemment, l’arrivée de chaussures à pointes « nouvelle génération » pour les compétitions sur piste. Ces dernières, dénommées Hoka Cielo X MD (pour les courses du 800 au 3000-5000 mètres) et Hoka Cielo X LD (pour le 5000-10 000 mètres) sont disponibles depuis peu et incorporent des technologies qu’on voit encore assez peu sur le tartan, hormis chez les « gros » équipementiers comme adidas ou Nike. Disposant tous les deux d’une plaque en fibre de carbone, ces deux modèles de pointes peuvent-ils faire concurrence aux mastodontes que sont la Dragonfly et la Ambition, que l’on voit aux pieds de presque tous les athlètes aujourd’hui ?
Avant de vous donner le retour d’Arsène Guillorel, qui court avec les Cielo depuis quelques mois et qui a pu tester les chaussures concurrentes pré-citées, petit point technique sur les caractéristiques technologies de ces deux chaussures :
- Les Hoka Cielo X MD : conçues pour les distances du 800m au 3000/5000m, ces pointes reprennent les caractéristiques de celles qui ont déjà connu le succès, à savoir la présence d’une mousse légère et réactive couplée à une plaque en carbone pour ajouter du dynamisme et de la propulsion. La mousse, appelée CMEVA (équivalent du ZoomX chez Nike ou Lightstrike chez adidas), est celle déjà utilisée sur d’autres paires Hoka. Elle apporte de l’amorti et une bonne absorption des chocs, sans que ce soit à l’excès. La chaussure est très légère (127g en pointure 42, soit le même poids qu’une Dragonfly) ce qui est un vrai atout pour une pointe. La semelle extérieure est elle en PEBAX, le matériau favori des chaussures « next gen », popularisé par Nike.
- Les Hoka Cielo X LD sont conçues pour les vraies courses de fond, du 3000/5000 au 10 000 mètres. Elles reprennent la plupart des caractéristiques de la MD, avec quelques modifications mineures, notamment un poids allégé (105g), plus adapté à la longue distance. Elles sont moins dynamiques.
Poids : 127g en 42 (même poids qu’une Dragonfly) pour la MD, 104g pour la LD
Drop : 4mm
Terrain : Piste
Prix : 160€ via The Running Collective
L’AVIS DE L’ATHLÈTE
MON AVIS :
« Si Hoka est à l’origine un fabricant français de chaussures de Trail avec BEAUCOUP d’amorti, depuis son rachat par le groupe américain Deckers en 2013, la marque a progressivement développé des produits plus légers et a élargi sa gamme avec des produits performants pour l’entraînement et la compétition sur route et sur piste. Bien que ce développement de Hoka n’était pas forcément connu en France jusqu’à récemment (quand j’ai signé chez eux en janvier 2021 plus d’un m’a demandé si je me mettais au Trail) cela fait déjà quelques années que l’ont voit de plus en plus de demi fondeurs sur route et piste aux États Unis porter les couleurs Hoka. Je pense notamment à Kyle Merber qui a couru 3:52 au Mile indoor en 2017 en pointes Hoka, ou encore le groupe NAZ Elite basé à Flagstaff. La gamme Hoka s’est particulièrement développée ces derniers mois, avec deux modèles de pointes de qualité, les Cielo X MD et LD. Ces chaussures ont été vues aux pieds de plusieurs athlètes aux Jeux Olympiques, comme Luis Grijalva, Rachel Schneider ou encore Hillary Bor. Après s’être faites longtemps désirées (elles sont dispos pour les athlètes sponsorisés depuis Février 2021) les deux modèles sont accessibles au grand public. La Cielo LD comme la MD sont toutes les deux équipées d’une plaque carbone, ce qui en fait des chaussures dynamiques, et le chausson fabriqué d’un tissu léger assure une bonne « respirabilité » ainsi qu’un bon maintien. Mis à part ça, il y a une différence assez marquante entre les deux modèles. Comme leur nom l’indique, la MD sera appréciée par les coureurs de 800-1500, la LD sera préférée par les coureurs de long. Commençons par la MD. Dès qu’on l’enfile, on sent une similitude avec un modèle que j’ai particulièrement apprécié avant la sortie des pointes carbone, à savoir la Nike Victory 3. On se sent en effet très proche de la piste, contrairement aux modèles récents où l’on a plus l’impression de courir sur une mousse, mais on a quand même le petit plus de dynamisme grâce au carbone. La mousse pour l’amorti est présente mais sans excès, et on ne la sent pas beaucoup. Il y a également une plaque en Pebax reliée au talon où sont fixées les pointes, pour encore plus de réactivité au sol. Clairement l’objectif de ces pointes est de vous propulser au maximum (ce que l’on ressent clairement). En revanche, la fatigue musculaire peut survenir très vite. Entre les deux plaques pour la propulsion et la sensation d’être proche du sol, les mollets sont extrêmement sollicités et les courbatures sont presque systématiquement présentes le lendemain, quelle que soit la séance effectuée. C’est en cela qu’elles différent vraiment des Dragonfly. On note aussi que la plaque supplémentaire en fait un modèle a 128g, plus lourd que le modèle LD. Enfin, l’accroche à la piste est excellente avec de quoi fixer 6 clous et quelques petits “pics” en plastique bien répartis. J’ai d’ailleurs moi même équipé ce modèle de pointes de 12mm lors d’un cross long en Bretagne et je n’ai pas eu à me plaindre de l’accroche.
Pour la pointe LD, on a là une chaussure avec des sensations plus proche des pointes modernes. Si l’on ne ressent pas la mousse autant que sur une Dragonfly par exemple, il y a quand même un bon amorti et une mousse assez efficace, couplée avec une plaque carbone pour plus de dynamisme. La sensation sera un peu moins proche du sol que sur la MD, mais les courbatures le lendemain seront aussi bien plus légères. Il n’y a plus de plaque reliée au talon, seulement la plaque en Pebax pour fixer les clous sur l’avant du pied. Point vraiment important, pour les coureur de long, la fatigue musculaire ne se fera pas ressentir aussi rapidement qu’avec la MD. Autre point fort, le poids de 105g qui en fait un modèle particulièrement agréable à porter. Côté accroche, on retrouve quelque chose de similaire à la MD, mais avec seulement 4 pointes a fixer sur chaque chaussure.
En conclusion ces chaussures ont leur place dans les pointes d’aujourd’hui, et proposent une alternative compétitive aux modèles vendus par d’autres grandes marques. »
LES + :
- Légèreté : en particulier sur la version LD, sur la MD on est sur quelque chose de similaire aux concurrents
- Proximité avec le sol : pour les purs pistards, se sentir proche du tartan est un vrai plaisir
- Maintien du pied et confort : on est bien maintenu, ça ne part pas dans tous les sens, en particulier en virages. On se sent bien dedans.
- Adhérence : ça ne glisse pas même sur piste mouillée. Les appuis sont bons
- Durabilité : cela fait plus d’un an que je cours avec et elles n’ont pas une tendance excessive à s’user
LES – :
- Amorti peut-être un peu trop faible sur les MD en comparaison aux autres pointes « Next Gen » d’aujourd’hui. Les courbatures d’après séance rappellent celles que l’on avait avec les anciennes pointes
- Dynamisme/propulsion : bonnes, mais moindres surtout si on compare à des modèles ultra propulsants comme les Air Zoom Victory
LA NOTE DE TRC : 16/20.
Les pointes Hoka méritent qu’on s’y attarde et font une entrée remarquée sur le marché encore peu dense des pointes « nouvelle génération ». Plus résistantes que leurs concurrentes, elles peuvent trouver leur place dans une rotation d’entraînement, d’autant plus que leur stack plus faible et la quantité de mousse réduite force à faire travailler les muscles et le pied. En compétition, on pense qu’elles sont encore un ton en dessous de leurs concurrentes, Nike ou adidas notamment (en attendant New Balance et bientôt Puma !). Mais cela reste à vérifier ! À n’en pas douter, les inconditionnels d’Hoka apprécieront.