Test complet de la Kiprun KD900X LD+ : la nouvelle référence carbone de Décathlon pour le marathon
La course aux chaussures à plaque carbone s’accélère, et Kiprun frappe un grand coup avec sa nouvelle KD900X LD+. Après une première version prometteuse (la KD900X) mais un ton en dessous de la concurrence (NDLR : nous l’avions déjà testée à l’époque), la marque de Décathlon revient avec un modèle totalement repensé qui a déjà fait ses preuves au plus haut niveau : record de France du marathon pour Méline Rollin et top 10 aux championnats d’Europe pour Eyob Faniel.
Cette nouvelle version marque une vraie rupture avec sa devancière : 10% plus légère avec ses 223 grammes, un drop de 8mm plus conventionnel, et surtout une nouvelle mousse VFOAM PLUS couplée à une plaque carbone retravaillée. Des évolutions techniques qui placent désormais la KD900X LD+ dans la cour des grandes, aux côtés des références du marché.
Nous avons eu la chance de tester cette chaussure qui sera désormais celle portée en compétition par Jimmy Gressier, le nouveau visage de la marque de running de Décathlon.
Voici notre verdict après plusieurs entraînements avec, entre séances rapides et sorties longues.
Les évolutions majeures de cette nouvelle version
Un poids optimisé pour la performance
Sur la balance, le verdict est sans appel : la KD900X LD+ pèse 223 grammes en pointure 42. En termes de poids cette nouvelle mouture se positionne donc plus près des modèles concurrents, que ce soit Nike avec la Vaporfly ou adidas avec la Adios Pro (200g toutes les deux). Ce gain de poids comparé à la première version de la paire a été obtenu grâce à un mesh ultra-ajouré qui épouse parfaitement le pied, créant une véritable sensation de seconde peau.
Le travail des équipes de développement sur la semelle intermédiaire a également permis d’optimiser chaque gramme. La nouvelle mousse VFOAM PLUS offre un excellent retour d’énergie tout en restant plus légère que sa devancière. Un équilibre parfait entre dynamisme et protection qui s’apprécie particulièrement sur les longues distances.
Cette quête de légèreté n’a pas compromis la stabilité. La communauté Kiprun a d’ailleurs largement participé aux tests, permettant d’affiner le design jusqu’à obtenir ce compromis idéal entre poids plume et maintien optimal.
Une nouvelle plaque carbone plus réactive
La nouvelle plaque carbone de la KD900X LD+ marque une révolution dans l’approche de Kiprun. Objet d’évolutions permanentes, elle a été retravaillée en profondeur par les ingénieurs du laboratoire Tech’Off pour maximiser le retour d’énergie à chaque foulée.
Sa géométrie innovante, avec un profil en « fourche » sur l’avant du pied, améliore considérablement la propulsion lors de la phase d’impulsion. Un design validé par les athlètes Kiprun comme Méline Rollin lors de son marathon de Séville record (NDLR : pour rappel, elle y a réalisé le nouveau record de France féminin de la distance en 2h24 et 12 secondes).
La plaque s’étend désormais sur toute la longueur de la chaussure, offrant une transition plus fluide du talon vers l’avant. Cette nouvelle architecture, associée à la mousse VFOAM PLUS, transforme chaque impact en énergie propulsive – un atout majeur pour maintenir une foulée efficace sur les longues distances.
Quelle chaussure Kiprun pour un marathon ?
Un amorti repensé pour le marathon
Premier élément qui frappe lors des tests : la sensation de moelleux apportée par la mousse VFOAM PLUS : ça n’a rien à voir avec la première version de 2022. Les ingénieurs de Kiprun ont réussi à trouver un meilleur équilibre entre confort et dynamisme, qui sera plus appréciable sur les longues distances. L’épaisseur de l’avant-pied a ainsi été augmentée pour optimiser l’absorption des chocs, un point crucial pour préserver les jambes sur la distance.
Néanmoins attention : selon nous la chaussure reste toujours plus rigide que certains modèles concurrents (et notamment le trio Asics, Nike, adidas) et sera donc selon nous moins efficace au niveau de l’économie musculaire que celles-ci. Décathlon a souvent l’image d’une marque destinée aux débutants : ici, on ne conseillera pas cette paire pour quelqu’un qui n’a encore jamais couru avec un modèle carbone (NDLR : on ré orientera plutôt vers la Brooks Hyperion Elite 4 par exemple, plus confort et plus moelleuse, ou alors vers la deuxième version de la paire, la KD900X LD, sans le « + »)
Ça va à l’encontre des idées reçues sur Kiprun : cette KD900X LD+ est en réalité plus exigeante qu’il n’y paraît et plaira sans doute plus à un public plus confirmé que novice.
Le drop de 4 millimètres favorise une foulée naturelle sans compromettre la protection. Une caractéristique validée par Méline Rollin qui a déclaré apprécier particulièrement cette stabilité lors des derniers kilomètres d’un marathon, quand la fatigue musculaire se fait sentir. L’athlète originaire des Ardennes est plus solide et plus entraînée que nous, car sur sortie longue nous avons trouvé que la paire chargeait quand même plus les mollets que d’autres modèles du marché…
Néanmoins, c’est sans doute le défaut des qualités de la paire car justement, cette rigidité est selon nous un vrai plus sur courtes distances, notamment 5, 10km voire même semi-marathon et c’est sans doute ce qui a plu à Jimmy Gressier dans cette paire, lui qui reprochait aux dernières Vaporfly de Nike, les Vaporfly d’être trop molles et pas assez dynamiques et réactives comparé aux versions précédentes. Un coureur de 10km trouvera son compte dans cette KD900X LD+.
Notre test sur route
Les sensations à l’entraînement
Sur nos séances de seuil à allure marathon, la KD900X LD+ révèle une personnalité marquée. Le dynamisme se fait ressentir dès les premiers kilomètres, avec une transition fluide du talon vers l’avant du pied.
La chaussure brille particulièrement sur les séances type spé 5/10km où son dynamisme procure de vraies bonnes sensations : le renvoi est vraiment bon, ça répond bien quand on veut mettre du rythme.
Sur des séances plus lentes, plus proches du seuil, la paire est aussi agréable, mais vous n’en tirerez véritablement des bénéfices que si vous courez à une allure inférieure à 4’30/4’15 au km (environ), du fait de la fermeté de l’amorti (le défaut de ses qualités, encore).
Sur piste, nous avons noté une excellente accroche, même par temps humide. Nous avons répété plusieurs séries de 400m en fractionné (entre 1min15 et 1min20) et avons particulièrement apprécié son dynamisme. La chaussure paraît assez « grosse » mais n’est pas pour autant instable dans les virages, ce qui est souvent le défaut des paires « carbone » de route sur la piste.
Le comportement en compétition
Méline Rollin l’a prouvé lors de son record de France du marathon : la KD900X LD+ excelle en situation de course. Notre équipe de testeurs a validé ces sensations sur plusieurs distances, du 10km au marathon. Le dynamisme de la chaussure s’exprime pleinement aux allures soutenues, jusqu’à 4’15 au kilomètre (environ).
Notre verdict course : une chaussure taillée pour la performance qui trouve son meilleur rendement sur les distances intermédiaires, particulièrement sur 10km où sa protection et son dynamisme font merveille.
Au-delà du semi, pour le marathon notamment, la chaussure est encore efficace mais s’adressera à un public plus confirmé. La chaussure nécessite d’être assez solide musculairement selon nous pour exploiter son plein potentiel sur marathon. On ne dit pas qu’elle est inefficace, loin de là (preuve en est le record de Méline Rollin), mais la fermeté de son amorti qui apporte ce dynamisme supplémentaire doit être encaissée sur la fin du marathon, là où les jambes deviennent raides. Un débutant devrait d’abord s’orienter sur une paire plus axée « confort » avant de courir avec cette KD900X LD+.
La durabilité après plusieurs sorties
La robustesse de la KD900X LD+ se confirme au fil des kilomètres. Le mesh, pourtant fin et respirant, ne montre aucun signe de fatigue même après 300 kilomètres d’utilisation intensive. La semelle extérieure conserve son adhérence originelle, un atout rare pour une chaussure carbone.
Les tests menés par la communauté Kiprun révèlent une excellente tenue de la mousse VFOAM PLUS dans le temps. Les sensations de dynamisme et d’amorti restent constantes, sans affaissement notable même sur des distances marathon. Un résultat remarquable quand on sait que certaines chaussures carbones perdent leurs propriétés dès 200 kilomètres.
Le maintien général de la chaussure reste optimal, sans déformation de la tige ni usure prématurée des zones de flexion. Les lacets et œillets maintiennent leur efficacité, garantissant un serrage précis séance après séance.
Les points forts qui nous ont convaincus
L’expérience accumulée sur plus de 500 kilomètres nous permet d’affirmer que la KD900X LD+ marque une vraie rupture dans l’univers des chaussures carbones. Sa capacité à maintenir ses propriétés sur la durée impressionne, avec une mousse qui conserve son dynamisme même après plusieurs marathons. Le mesh recyclé témoigne aussi d’une conscience environnementale bienvenue dans l’industrie du running.
Le rapport qualité-prix se démarque également sur le marché des chaussures de compétition, en proposant une technologie « performance » à un tarif maîtrisé : la paire émarge ainsi à 220€. C’est certes 40€ plus cher que la version précédente, la KD900X LD (sans le « + ») et on ne peut donc plus dire qu’elle est vraiment « premier prix », mais dans le contexte actuel du marché ça en fait toujours l’une des paires « carbone » les plus abordables.
L’augmentation du tarif de la chaussure s’explique à la fois par les nouvelles technologies intégrées à sa conception mais aussi par la volonté de Décathlon de positionner sa marque Kiprun sur des segments plus « haut de gamme » et plus axés performance, sans pour autant négliger l’entrée de gamme qui a fait la renommée et la popularité de l’enseigne.
Les limites à prendre en compte
La KD900X LD+ présente quelques points d’attention malgré ses qualités évidentes. Le chaussant, plus large que la moyenne, nécessite de prendre une pointure en dessous de vos habitudes pour un maintien optimal. Les coureurs aux pieds fins pourraient ressentir un manque de stabilité latérale.
La réactivité maximale de la chaussure s’exprime vraiment sous les 4’15/km. Les runners évoluant à des allures plus modestes ne profiteront pas pleinement du retour énergétique de la plaque carbone.
Quelle utilisation pour quel profil de coureur ?
Une chaussure performante du 10km au marathon
Vous recherchez une chaussure de compétition à un tarif inférieur à 250€ ? Vous voulez acheter une chaussure d’une marque française ? La Kiprun KD900 LDX + répond à ces critères et la marque de Décathlon rivalise désormais totalement avec ses concurrents : qu’on se le dise la chaussure est au niveau !
En termes d’économie musculaire, des améliorations peuvent encore être faites et sur longue distance on la conseillera donc à des coureurs plutôt confirmés qui sont solides musculairement.
En revanche, sur plus courte distance comme sur 10km par exemple, on ne peut que constater qu’en termes de performance, cette Kiprun KD900 LDX + répond très bien et sera un choix de paire tout à fait cohérent.
Les alternatives pour l’entraînement
Pour optimiser vos séances quotidiennes avec la KD900X LD+, une rotation intelligente s’impose. La KS900 2 constitue un excellent complément pour les footings et sorties longues, grâce à son amorti plus généreux. Les séances de seuil ou de VMA trouveront leur bonheur dans la KD900.2, modèle dynamique sans plaque carbone.
Les magasins Decathlon proposent désormais des plans de développement personnalisés pour maximiser l’utilisation de ces différents modèles. Cette approche permet d’alterner les chaussures selon vos objectifs, préservant ainsi la durée de vie de votre KD900X LD+ pour les moments clés de votre préparation.
La complémentarité de ces modèles s’inscrit dans une vision globale de votre progression. Chaque séance trouve sa chaussure idéale, optimisant votre entraînement tout en respectant votre budget.
Notre recommandation finale
La KD900X LD+ représente une avancée majeure dans l’univers des chaussures carbones de Décathlon.
À 220€, elle se positionne comme l’une des meilleures options du marché en termes de rapport qualité prix.
Les athlètes de la Team Kiprun ne s’y sont pas trompés : après le record de France de Méline Rollin, c’est maintenant au tour de Jimmy Gressier de briller avec en compétition. Une belle preuve de confiance de la part du Nordiste, véritable fer de lance de l’athlétisme français, qui confirme le potentiel de cette chaussure made in France.