Marathon de Valence 2025 : Les ambitions des Français
Ce dimanche 7 décembre 2025, les rues de Valence vont accueillir près de 35 000 coureurs pour la 44ème édition du Trinidad Alfonso EDP Valencia Marathon. Parmi eux, une délégation française particulièrement ambitieuse s’apprête à défier les chronos sur l’un des parcours les plus rapides au monde. Car si Valence est devenue la mecque européenne du marathon, c’est bien parce que sa piste d’asphalte quasi-plate et ses conditions climatiques de décembre offrent le cadre idéal pour exploser ses records personnels.
Cette année, trois coureurs français incarnent parfaitement cette quête de performance qui anime tous les marathoniens en quête du chrono parfait. Valentin Gondouin y voit l’occasion de franchir un cap majeur sur son deuxième marathon avec un objectif assumé : passer sous la barre des 2h07. Félix Bour, lui, tente de relever la tête 5 semaines après New York, avec dans le viseur un retour aux alentours de 2h06. Quant à Augustine Emeraux, elle a l’ambition de le boucler en 2h32.
Leurs préparations respectives racontent trois approches différentes du marathon : la montée en puissance méthodique, le maintien de forme entre deux gros objectifs, et la découverte calculée de la distance reine. Chacun arrive à Valence avec ses propres certitudes, ses doutes et surtout ses séances références qui laissent entrevoir de belles perspectives. Parce qu’à Valence, quand la préparation rencontre les conditions parfaites, les chronos peuvent basculer.
Les Français en quête de performance à Valence
Valentin Gondouin : objectif sub 2h07 pour son 2e marathon
Valentin Gondouin arrive à Valence avec des certitudes. « Je me sens très en forme, on a fait la prépa qu’on voulait faire », confie l’athlète ornais qui a consacré trois mois entiers à ce seul objectif depuis sa reprise en août. Sa seule compétition au 10km de Rennes (27’49) en descente d’altitude confirment qu’il a su préserver sa vitesse pure tout en développant son endurance.
Sa grosse séance à 21 jours de la course révèle l’ampleur du travail accompli : 4x6km entre 2’59 et 2’56/km avec seulement 1’45 de récupération, soit un bloc de 26km à 2’59/km de moyenne. Des chronos qui placent son objectif entre 2h06 et 2h07 dans une fourchette tout à fait réaliste.
« Je sais les erreurs que j’ai faites la première fois », précise-t-il en référence à ses 2h10’59 à Valence en 2023. Cette préparation « vraiment consistante avec beaucoup plus de kilomètres » et ses multiples sorties au-delà de 25-30km lui donnent une base solide pour ce dimanche matin décisif.
Félix Bour : le rebond après New York
Cinq semaines entre New York et Valence : Félix Bour tente un pari qu’il n’a jamais osé auparavant. Depuis son abandon au 34e kilomètre à NY, l’approche a radicalement changé. « On était plutôt sur du maintien de la forme que dans du développement », explique-t-il, conscient d’évoluer en territoire inconnu.
Sa dernière vraie séance de référence reste le semi de Boulogne-Billancourt où il avait dominé en 1h04’39. Depuis, place aux « piqûres de rappel » comme cette sortie longue à Fréjus avec des blocs de 3500m à 2’58-3’00/km suivis de 1000m plus rapides.
« J’y vais surtout pour me faire plaisir et tenter de profiter de tout le travail qui a été fait en vue du marathon de NY », confie Félix qui partira avec le groupe 2h06. Une approche décontractée qui cache une vraie ambition : transformer l’échec new-yorkais en revanche valencienne.
Augustine Emeraux : viser 2h32 sur ses premières bases
La sociétaire du Nancy Athlétisme Métropole aborde cette troisième expérience avec une approche pragmatique : « Je pars sur les bases de 2h32 et j’avise selon les sensations ».
Sa grosse séance à 15 jours de l’échéance révèle une préparation minutieuse : 35 km en 2h20 avec 12km à 3’50/km, 7km à 3’35/km et 6km à 3’50/km. Cette séance de 25km à 3’45/km témoigne d’une capacité à gérer les changements d’allure sur la distance.
Son record personnel de 2h36’36 établi à Valence en 2023 sur sa deuxième expérience marathon lui donne une référence solide. Avec quatre minutes de marge visées, Augustine mise sur la régularité plutôt que sur l’audace pour cette première tentative sur les 42,195 km.
Les séances d’entraînement qui font la différence
La préparation marathon de Valentin Gondouin
Le volume hebdomadaire de 160 kilomètres constitue le socle de cette préparation. Contrairement à son premier marathon où il manquait de bases, Valentin a multiplié les sorties longues dépassant les 25-30 kilomètres pour habituer son organisme à la durée spécifique.
Son entraînement mélange intelligemment les stimuli : fartleck avec portions de seuil intégrées dans les sorties longues, séances à haute intensité adaptées à son niveau du moment. Cette approche variée évite la monotonie tout en développant les qualités spécifiques au marathon.
Trois mois exclusivement dédiés à cet objectif depuis août. Cette focalisation totale, couplée aux leçons tirées de Valence 2023, forge une préparation bien plus solide que sa première tentative.
L’approche maintien de forme de Félix Bour
Contrairement aux préparations classiques axées sur le développement, Félix Bour privilégie une stratégie de maintien. Sa sortie longue de référence à Fréjus illustre parfaitement cette philosophie : 10km d’échauffement à 3’30/km, puis 3 blocs de 3500m à 2’58-3’00/km suivis de 1000m plus rapides entre 2’45 et 2’50/km.
Ces « piqûres de rappel » remplacent les grosses séances habituelles d’une préparation marathon. L’idée ? Conserver les acquis du travail effectué pour New York sans risquer la surcharge. « On était plutôt sur du maintien de la forme que dans du développement », précise-t-il, conscient d’évoluer dans l’inconnu avec seulement cinq semaines entre deux marathons.
Les résultats 2024 des Français à Valence
L’édition 2024 du marathon de Valence a marqué les esprits côté français avec des performances remarquables. Abderrazak Charik s’est distingué en terminant 20ème en 2h07’20, pulvérisant son record personnel, tandis qu’Emmanuel Roudolff-Levisse a franchi la ligne en 24ème position avec un chrono de 2h07’52.
Jason Pointeau a également brillé en signant 2h10’35 pour décrocher lui aussi un nouveau record personnel. Ces trois performances sous les 2h11 témoignent de la qualité du plateau français et de l’attractivité du parcours valencien pour les coureurs tricolores en quête de chronos de référence.
Yohan Durand a complété ce beau tableau avec 2h11’56, confirmant le retour en forme des marathoniens français sur cette épreuve de référence européenne.