Organiser un stage d’athlétisme à Monte Gordo

Conseil

Nos conseils pour organiser votre stage d’athlétisme à Monte Gordo

Article mis à jour en avril 2024

Toute personne qui s’intéresse d’assez près à l’athlétisme a déjà entendu parler de Monte Gordo. Cette petite ville portugaise, située à une heure de Faro au sud du pays dans la région de l’Algarve, est un lieu de stage privilégié pour les athlètes de l’Équipe de France depuis des années. Ils s’y rendent parfois plusieurs fois par an, très souvent au début de l’hiver (fin décembre/début janvier), pour profiter de la météo clémente et des infrastructures idéales pour s’entraîner. Cela faisait ainsi plusieurs années que nous les voyions y aller et évidemment cela nous a donné envie de les imiter. Comme nous voulons progresser, nous regardons forcément ce que font les meilleurs.

Jusqu’alors, nous réalisions toujours nos stages de pré saison estivale dans le Sud-Ouest de la France, très souvent dans des destinations proches de Gujan-Mestras et de son magnifique stade Chante-Cigale qui a vu naître des champions comme Pierre-Ambroise Bosse. La météo dans le Sud-Ouest est plutôt agréable au début du printemps, mais cela n’est pas systématique. Il nous est arrivé plusieurs fois d’y avoir des conditions peu clémentes pour s’entraîner, notamment pas mal de pluie (ce qui en soi n’est pas gênant, mais si on quitte la Bretagne c’est souvent pour chercher moins d’humidité). Et en plus de ça, n’étant pas des professionnels, on cherche aussi à avoir une bonne météo pour passer de bonnes vacances DE BASE à savoir plage/piscine.

Nous avons finalement sauté le pas cette année en nous rendant pour la première fois au Portugal, attirés par la perspective des prévisions météo iPhone qui nous annonçaient du grand beau temps et 24 degrés au thermomètre. Force est de constater qu’on ne s’est pas trompés. Dans l’article ci-dessous nous allons vous livrer un bilan de notre stage d’athlétisme à Monte Gordo, les points positifs, les points négatifs et quelques conseils si jamais vous envisagez d’organiser un stage là-bas à votre tour.

Ce qu’on a aimé à Monte Gordo

3 choses en particulier : la météo, les infrastructures sportives et les infrastructures extra-sportives.

Pour le premier point, nous avons été gâtés, mais d’après nos informations c’est à peu près la norme en cette saison. Très peu de pluie (2 jours seulement sur la dizaine que nous avons passé sur place), du soleil (idéal pour la vitamine D) et des températures pas trop élevées pour courir. Monte Gordo jouxtant littéralement la mer, frontière de l’Océan Atlantique et de la Mer Méditerranée, il y a forcément un peu de vent. Si l’on veut pinailler, on peut dire que cela peut parfois être gênant pour s’entraîner, mais globalement, la météo est vraiment idéale pour la pratique de l’athlétisme.

Les infrastructures sportives sont extraordinaires. Le stade d’athlé est d’une qualité rare, avec les 2 premiers couloirs de la piste qui sont régulièrement remis à neuf pour être en permanence au top. Le tartan est donc super agréable et absolument pas usé, il n’y a aucun « trou » sur la piste comme ce peut être le cas sur certains stades. Une salle de musculation bien fournie en matériel y est présente, ainsi qu’une ligne en tartan couverte, de 60m, bien utile pour l’échauffement. L’accès à la piste coûte 5€ la demie journée et 8€ la journée (un peu moins si vous passez par une agence), de 9h à 18h (possibilité d’allonger un peu, ils ne sont pas chiants) et se fait via une carte magnétique que vous demandez aux gardiens à votre arrivée. Ces derniers sont très sympathiques et arrangeants. Aucun problème pour aller sur la piste avec un vélo, tant que vous respectez les autres coureurs. Ça fait du bien de voir ça car ce n’est pas partout pareil.

Le complexe est facilement accessible, via une grande route avec une piste cyclable (très utile pour courir d’ailleurs) et est situé à environ 2,5km du centre ville de Monte Gordo et des hôtels. Enfin, le cadre pour courir est très agréable avec une très grande pinède, de nombreux chemins plats avec un sol souple et une immense plage longue de plusieurs kilomètres, idéale pour varier les paysages sur les footings.

Les infrastructures « extra sportives », si l’on peut dire, sont également optimales. Nous pensons ici aux hôtels, qui, s’ils peuvent paraître d’architecture un peu vieillotte (on ne va pas vous mentir, la barre d’immeubles face à la mer, ça fait vraiment début du tourisme de masse des années 70), sont très fonctionnels et surtout très abordables. Nous étions logés au Vasco de Gama et avons payé 490€ pour 8 nuits en all inclusive (3 repas par jour) avec une location de vélo comprise. En gros, vous pouvez vous en sortir pour 50€ par jour, tout compris. L’hôtel disposait également d’une salle de musculation plutôt bien fournie et facile d’accès. Le personnel est rompu à l’accueil des sportifs et est très habitué à ce que des athlètes y logent, ils sont ainsi très arrangeants. Les repas sont très corrects, et relativement variés. Ça fait vraiment bien le taf, surtout pour un stage. Ne rien avoir d’autre à gérer que son entraînement est un vrai plus. On récupère beaucoup mieux et on optimise son temps. Jusqu’alors nous partions toujours en Air BnB et on a vraiment vu la différence cette fois-ci : nous étions beaucoup moins fatigués en fin de stage.

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Ce qu’on a moins aimé à Monte Gordo

Pour être honnêtes : pas grand chose. De toutes les destinations que nous avons essayées en stage, c’est la meilleure. Et on comprend que ce n’est vraiment pas un hasard si autant d’athlètes de haut niveau et de sportifs internationaux s’y rendent régulièrement. On a vraiment l’impression que la ville s’est spécialisée dans le tourisme de « stage d’athlétisme » tant tout semble pensé pour.

Si on devait malgré tout trouver des points négatifs, nous dirions que ce n’est pas forcément la porte à côté : vous devez absolument prendre l’avion pour vous y rendre. Le vol n’est pas forcément cher (comptez 200-300€ aller retour grand maximum si vous vous y prenez tard et que vous devez ajouter des bagages) mais cela ajoute quand même un coût supplémentaire. La rançon du succès de Monte Gordo est aussi que le complexe sportif est souvent bondé et, même si les athlètes respectent parfaitement les règles de base sur une piste (personne ne fait son footing au couloir 1), ça peut parfois être un peu contraignant d’avoir une bonne centaine de personnes sur la piste pendant que vous faites votre séance.

Voilà, vous comprendrez qu’on a pas grand chose à redire sur Monte Gordo. La ville est sympathique, la plage immense, la météo clémente, le coût de la vie faible, les installations sportives au top… Ne vous posez pas de questions, foncez.

Comment organiser son séjour ?

L’option la plus simple : passer par une agence

C’est vraiment l’option que nous vous recommandons car l’agence de voyages s’occupe de tout pour vous. Réserver l’hôtel, votre taxi depuis l’aéroport, l’accès au stade d’athlétisme, la location de vélos… Cela vous évitera de multiplier les interlocuteurs : c’est quand même plus simple de n’en avoir qu’un seul. Pour notre part, nous sommes passés avec l’agence Laranja Tours, et nous n’avons rien à redire, ça s’est super bien déroulé. On ne peut que recommander. Notre interlocutrice, Graca Martins (NDLR : voici son contact, graca.martins@laranjatours.com) était très disponible, très agréable et ultra compétente. Nous n’avons eu aucun couac, elle parle très bien français, tout était organisé à la perfection par ses soins.

Comment se rendre à Monte Gordo ?

Vous pouvez évidemment y aller en voiture mais à moins de vivre dans le Sud de la France, ça fait quand même assez long. Le moyen le plus simple est l’avion, en prenant un vol vers Faro. Beaucoup de grands aéroports français (Paris, Nantes, Lyon…) proposent cette destination en vol direct. Une fois arrivé à Faro, vous pouvez réserver une navette qui vous emmènera jusqu’à Monte Gordo en une quarantaine de minutes. Si vous passez par une agence, indiquez lui simplement votre heure d’arrivée à l’aéroport et elle se charge de réserver le taxi pour vous. Si vous êtes 4, cela vous coûtera environ 10€/personne.

L’autre solution est le train, cela coûte un peu moins cher, mais c’est plus long et plus galère. On ne recommande pas.

Les hôtels que nous vous recommandons

Nous étions logés au Vasco de Gama, petit hôtel sympathique, situé face à la grande plage de Monte Gordo (à littéralement moins d’une minute à pied). Les chambres sont spacieuses, le restaurant excellent, avec des plats relativement variés (bien meilleurs qu’au Yellow Hotel, le grand immeuble juste derrière, dans lequel nous avions logé en 2022 et qui est depuis fermé), et surtout à volonté, et le salon au rez-de-chaussée est vraiment idéal pour se poser et se ressourcer. Le rapport qualité/prix est très bon selon nous : environ 60€/tête pour la nuit + 3 repas (prix de groupe négocié par TRC)

L’hôtel possède en plus une grande piscine extérieure et une petite salle de sport. Il y a également un espace où ranger votre vélo de location, très pratique pour parcourir les 2,5km qui séparent l’hôtel de la piste.

Côté personnel hôtelier, ils sont rompus à l’accueil de sportifs et sympathiques.

Bref, cet hôtel fait vraiment le job et on en a été très satisfait.

À part le Vasco de Gama, qu’on aurait donc tendance à recommander en priorité, il y a pas mal d’autres hôtels à proximité. Le Dunamar, notamment et le Alcaraz, situé derrière le Yellow, qui est un peu plus cher car a priori un peu mieux. C’est dans ce dernier que sont logés les athlètes de l’équipe de France quand ils viennent. Nous ne recommandons pas le Calema, hôtel qui est selon certaines de nos sources un ton en dessous des autres.

L’accès à la piste

L’accès à la piste est payant et se fait via une carte magnétisée qui est imprimée sur place par les gardiens. Pas de panique ils sont très sympas. Les tarifs sont de 5€ la demie journée et 8€ la journée entière, pour un accès total à la piste et aux autres infrastructures comme la salle de musculation ou la piste couverte (une ligne droite d’une centaine de mètres agréable quand il pleut ou quand il fait trop chaud pour trouver de l’ombre). Vous badgez en arrivant et en repartant. Il existe aussi une bosse en tartan qui est pas mal pour faire des séances de côtes. La piste est ouverte de 9h à 18h, en théorie. On dit « en théorie » car pendant notre séjour il nous est arrivé de dépasser un peu l’horaire de 18h et on ne nous a pas demandé de partir. Normalement, après 18h le complexe est réservé à l’entraînement des clubs locaux mais on ne l’a pas vraiment vu. En tout cas, les gardiens étaient très sympas et très « flex ». Nous n’avons pas du tout été embêtés. On sent que l’atmosphère sur le stade est particulière, les athlètes qui y courent sont tous des connaisseurs, du coup il y a une forme d’auto gestion qui y règne. On le répète, mais personne ne fait son footing au couloir 1 et tout le monde fait vraiment attention à ne pas gêner les autres dans leur séance. Le respect règne sur cette piste et c’est vraiment super agréable. Il y a beau y avoir foule, tout se déroule sans accroc car tout le monde est vigilant.

La piste a été entièrement refaite et inaugurée en mars 2024 donc vous êtes assuré d’avoir droit à un tartan de haute qualité.

Si vous passez par une agence, l’accès à la piste sera plus simple, vous avez juste à remplir un fichier Excel que l’agence vous envoie, avec les noms/prénoms des athlètes et encadrants qui se rendront sur le complexe, les jours et horaires, et tout ceci est ensuite directement transmis aux gardiens. Vous n’avez plus qu’à vous rendre au stade pour récupérer vos cartes d’accès.

Les meilleurs endroits pour courir à Monte Gordo

En dehors du stade, il existe de nombreux endroits à Monte Gordo pour effectuer vos entraînements :

Plusieurs pinèdes assez vastes jouxtent le complexe sportif et les hôtels. Les chemins sont souples et vous bénéficiez de l’ombre des pins. Quelques chemins bitumés existent également si vous recherchez une surface dure pour vos séances.
La plage est assez immense pour vous permettre de faire un remake des Chariots de Feu
Enfin une superbe ligne droite bitumée relativement plate avec pistes cyclables sépare les hôtels du complexe sportif. Elle est longue d’environ 3km. 6km aller/retour. Pour les séances de seuil, c’est top, par contre niveau paysage ce n’est pas le mieux. Et vous courez à côté des voitures, donc il faut être vigilant.

Bien organiser son stage d’athlétisme

Partir en stage est une bonne idée, mais il faut encore que cela vous serve pour le reste de la saison. Il existe donc quelques écueils à éviter pour ne pas vous cramer.

(NDLR : attention néanmoins à ne pas vous affoler si vous vous sentez fatigué à la sortie du stage. Il est fort probable que la semaine qui s’en suivra sera un peu plus compliquée, car vous aurez réalisé une charge d’entraînement plus importante que ce que vous êtes habitué à faire habituellement, il y aura donc un effet de surcompensation qui mettra un peu de temps à être efficace).

Avoir un plan d’entraînement et s’y tenir

Cela commence par définir un plan d’entraînement avec votre coach et vous y tenir pendant le stage. Évidemment si vous vous sentez fatigué, il est possible d’ajuster à la baisse, mais modifier fondamentalement une séance ou ajouter du volume supplémentaire n’est pas une très bonne idée. Votre coach a une vision long terme quand il réalise votre plan, il veut que vous montiez en forme progressivement et que votre corps ait le temps d’assimiler les séances. En faire trop est donc risqué : vous pouvez monter en forme trop rapidement ou pire, vous blesser.

Pensez à bien récupérer

Il faut respecter le plan mais il faut aussi savoir s’adapter. Si jamais vous sentez que vous fatiguez, que vos tendons se mettent à siffler, n’hésitez pas à prendre du repos. Le vrai risque d’un stage quand on est amateur est la blessure, car contrairement aux pros, nous ne sommes pas habitués à nous entraîner autant. Ne négligez donc surtout pas la récupération, pensez à bien vous hydrater, à vous étirer, si possible amenez avec vous un rouleau de massage ou un pistolet si vous en avez un. Rappelez-vous que votre objectif est de sortir de ce stage en MEILLEURE FORME. Gardez bien en tête que c’est une préparation, pas l’objectif final de votre saison. Évitez donc vraiment à tout prix le surrégime au risque d’en sortir complètement cramé.

Repérez les lieux en amont

Cela vous fera gagner du temps en arrivant. Essayez de repérer sur Google Maps ou sur l’explorateur de segments Strava les endroits où vous pourrez courir. Cela vous évitera également de vous perdre (même si à Monte Gordo c’est difficile, la ville n’est vraiment pas grande).

Si jamais vous devez faire des courses car vous êtes dans un Air BNB, on vous conseille aussi de faire un Drive en amont de votre arrivée, ça vous fera gagner aussi beaucoup de temps une fois sur place.

Pensez à profiter

Vous êtes en stage d’entraînement oui, mais si vous êtes amateur, n’oubliez pas que ce n’est pas votre métier. Vous courez par passion, par plaisir et ce stage doit aussi être pour partie des vacances pour vous (NDLR : en l’occurence nous on bossait quand même pas mal 😅).

Profitez des plages de repos pour vous détendre, visitez la ville, allez à la plage, à la piscine, faites ce qui vous fait kiffer pour avoir l’esprit libre. Ce ne doit pas être une contrainte !