Le Pays de Fontainebleau Athlétisme (PFA) est un club historique du paysage athlétique français, qui a accueilli en son sein de très nombreux athlètes de haut niveau, avec notammeent aujourd’hui des grands noms du demi-fond comme Leïla Hadji, Charlotte Pizzo, Margaux Sieracki, Louis Gilavert ou encore Florian Carvalho.
Le club a particulièrement brillé lors de la dernière saison de cross country, glanant une médaille collective chez les féminines sur cross court, portée par la victoire de sa fer de lance Margaux Sieracki. Une médaille de plus pour le club francilien, habitué aux podiums nationaux.
Réputé en France pour son haut niveau en demi-fond, mais également en sprint, nous sommes allés à la rencontre de ce grand club d’Ille-de-France, pour y rencontrer ses athlètes et suivre leur quotidien, au CNSD (Centre National des Sports de la Défense), leur centre d’entraînement, entre amateurs et professionnels.
Nous soulignons au passage que nous avons été extrêmement bien accueillis.
Grâce à Leila Hadji (athlète du PFA) et Sylvie Durieu (présidente du PFA), nous avons en effet pu découvrir « l’intimité » du club, sans détour et avec bienveillance.
Histoire
D’abord connu sous le nom de Club Sportif de Fontainebleau, puis renommé Athlé Sud 77 en 1997, le club a finalement été rebaptisé en 2018 sous le nom que vous connaissez tous : Pays de Fontainebleau Athlétisme.
Le Club Sportif de Fontainebleau (CSF) a été créé en 1919 et se composait à l’époque de 4 sections sportives : football, boxe, cyclisme et cross-country. En 1926, du fait de l’essor du club, la ville a fait construire le complexe sportif de la Faisanderie, aboutissant en 1927 à la construction de la première piste d’athlétisme (120m de long et 4 couloirs) et par la suite à la création de la section athlétisme.
Ce club est également particulier du fait de sa relation très forte avec le CNSD, le Centre National des Sports de la Défense, depuis les années 50-60. Anciennement appelé EIS (Ecole Inter-armée des Sports), ce centre était alors « l’usine des champions » de la France et la maison mère de tous les moniteurs de sport, faisant de ce centre un pôle sportif d’excellence.
C’est ensuite grâce à Jacky Verzier, un moniteur à l’EIS qui était aussi entraîneur à Fontainebleau, que de nombreux athlètes de haut niveau sont arrivés au club. En effet, Jackie Verzier repérait les meilleurs athlètes de l’EIS et les enjoignait à porter les couleurs de son club. Depuis, l’histoire entre les deux organismes perdure.
Le CNSD permet aujourd’hui aux athlètes de haut niveau du club de bénéficier d’infrastructures de très haute qualité et d’un logement sur le site.
Parmi ces infrastructures on dénombre : une piste intérieure et extérieure, une piscine, une salle de musculation, un bain de cryothérapie … Mais également un staff qui encadre les athlètes au quotidien, des entraineurs spécialisés, des préparateurs physiques, des kinés … Ce pôle France est géré par Laurent Freund, Head Coach du Pôle National de Préparation Olympique athlétisme de Fontainebleau.
Le club aujourd’hui
Le club est présidé par Sylvie Durieu. Ancienne athlète passionnée, elle met aujourd’hui tout en oeuvre pour préserver et véhiculer les valeurs historiques du club : un club à la fois tourné vers la performance mais qui conserve un esprit familial.
Pilier du club, elle est un soutien permanent pour les athlètes, et même une « deuxième maman » pour certains.
Le PFA compte aujourd’hui environ 380 licenciés, de tous les niveaux et de tous les âges, où tout le monde a sa place, athlète élite comme amateur. Son image parfois « élitiste » est ainsi tout à fait fausse : il n’existe aucune barrière à l’entrée. Comme nous l’a expliqué la présidente du club, chaque membre du club compte et il n’y a pas de « traitement de faveur ». Tous les athlètes sont considérés de la même façon.
Les athlètes de haut niveau ne s’entrainent ainsi pas séparément, sauf dans les périodes de compétitions où la majeure partie de leurs séances se situent au CNSD. Sinon l’entrainement se fait avec tous les athlètes du club. Tous les dimanches matin, ils ont même une petite « tradition », tous ensemble, les athlètes de club de tout niveau, homme, femme, jeunes, moins jeunes, athlètes de haut niveau, loisirs … se réunissent pour partir courir dans la forêt de Fontainebleau. Cette tradition est importante, comme nous l’a expliqué Leila. Depuis toute petite, elle participe à ce rendez-vous hebdomadaire, heureuse plus jeune de pouvoir courir avec les athlètes de haut niveau qui la faisait rêver, réussissant au fil des années à les accrocher pour finir plus tard ses séances avec eux et être aujourd’hui à son tour un modèle pour les plus jeunes.
Par ailleurs, si le club brille aujourd’hui à l’échelle nationale, de par ses pôles de haut niveau en sprint et demi-fond, il a aussi à coeur de développer les autres disciplines, comme par exemple le saut, avec l’arrivée récente d’un nouveau coach en la personne de Peter Jorris (anciennement coach à Reims). Les athlètes bénéficient ainsi d’un excellent encadrement avec de nombreux coaches diplômés, pour la plupart anciens athlètes du club.
Certains d’entre eux travaillent également au pôle France, comme Thierry Choffin (entraîneur demi-fond) ou encore Alex Ménal (Entraîneur Sprint).
Enfin, il y a un attachement très fort du club avec les établissements scolaires. Point de départ pour de nombreux athlètes dans leur découverte de l’athlétisme, le PFA anime des sections sportives dans les établissements scolaires alentours.
Les athlètes de haut niveau
Aujourd’hui, le club compte une vingtaine d’athlètes de haut niveau s’entrainant au CNSD de Fontainebleau. Parmi eux, on compte Leila Hadji, Charlotte Pizzo, Louis Gilavert, Margaux Sieracki, Florian Carvalho ou encore Antoine Senard. Ils bénéficient d’un soutien permanent du club, qui oeuvre pour leur mettre à disposition tous les besoins nécessaires (logement, minibus …), pour les intégrer à la vie professionnelle ou encore pour les investir dans le club.
En écoutant des athlètes comme Leila Hadji parler de leur club, on comprend que pour eux c’est avant tout une seconde famille. Un véritable climat de confiance et d’écoute y règne, mettant tout en oeuvre pour leur bien-être. Dans ce cadre, le club organise régulièrement des réunions pour permettre aux athlètes de s’exprimer, de parler de leur ressenti, de leurs besoins ou de leurs objectifs.
Les athlètes bénéficient ainsi d’un très bon suivi dans les études et d’un soutien omniprésent de la part des encadrants.
Le groupe demi-fond
Nous en avons profité pour interroger Leila sur le quotidien très chargé de son groupe d’entrainement. Au pôle demi fond de Fontainebleau, les semaines sont souvent bien remplies mais surtout très bien organisées pour maintenir en forme les athlètes et les mener vers leur plus haut niveau de performance.
Généralement, il y a 2 entraînements par jour, avec « normalement » 1 jour de repos mais qui finit souvent en 2 demi journées. Les entraînements se font toujours en groupe, tout le monde part ensemble puis chacun suit à son rythme.
Une semaine type ressemble à peu près à ça :
- LUNDI
- Matin : Footing long
- Soir : PPG
- MARDI
- Matin : Footing
- Soir : Spécifique
- MERCREDI
- Matin : Musculation
- Soir : Côtes
- JEUDI
- Matin : Footing
- Soir : Spé Courte
- VENDREDI
- Matin : Footing
- Soir : Spé Longue
- SAMEDI
- Repos
- Mais à l’approche des compétitions, séance le matin (route, tempo …)
- DIMANCHE
- Matin : Séance avec tout le club, footing ou séance en forêt parents, enfants, coachs, athlètes de haut niveau … tous mélangés
Attention : il est à noter que ces athlètes de fond ont plus d’un tour dans leur sac, et à l’heure des interclubs peuvent également se transformer en lanceurs, sauteurs ou encore marcheurs pour rendre service à leur club, classé aujourd’hui en N1 B.
Des projets à venir
Toujours au travers des valeurs fortes qui leur sont chères, le PFA, grâce à sa présidente et à tous ses membres, développe de nombreux projets pour son club et sa ville. Ils ont ainsi participé à la campagne de leur ville pour les Jeux de Paris 2024, et la ville de Fontainebleau est aujourd’hui labellisée Terre de Jeux mais également centre d’accueil et d’entraînement pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
En échangeant avec Sylvie Durieu la présidente du club, on a aussi découvert un projet qui lui tenait à coeur et qui nous tient également à coeur au TRC, celui de propulser les athlètes féminines sur devant de la scène, et les mettre à la même place que les hommes.
En bref, le PFA est un club fort par son histoire, ses fondateurs, ses valeurs, ses athlètes d’aujourd’hui et d’hier, ses coaches, ses bénévoles ou encore ses projets, et il n’est pas prêt de cesser de faire parler de lui.
Ce fur pour nous une très belle découverte.
