Baptiste Cartieaux et Lucas Vivin, les deux athlètes derrière la chaîne YouTube « Syblo »
Ceux qui le suivent (et ils sont nombreux) le savent déjà depuis plusieurs semaines, nous avons décidé pour cette saison d’apporter notre soutien à Baptiste Cartieaux, fondateur et principal protagoniste de la chaîne YouTube à succès SYBLO, qu’il co administre avec son compère Lucas Vivin. Pour ceux d’entre vous qui ne les connaîtraient pas (sait-on jamais), ces deux athlètes, âgés de tout juste 18 ans et originaires du Val d’Oise (95) racontent leur quotidien de coureurs à pied sur YouTube, leurs compétitions, leurs entraînements, leurs réussites, leurs échecs, leur progression… Niveau athlé, Baptiste est un coureur de fond (principalement 3000m steeple et cross) qui a connu récemment plusieurs sélections en Équipe de France Jeunes (il a participé aux championnats du monde au Kenya l’année dernière). Lucas lui est plus typé « gicleur », 400m, 400m haies et 800m. Tous les deux vont très vite, vous le verrez dans les vidéos.
Une communauté de près de 40 000 personnes s’est ainsi constituée aujourd’hui autour des vidéos proposées par les deux coureurs, licenciés à l’EACPA (Cergy-Pontoise). Aucun d’eux n’a suivi de formation spécifique en vidéo ou en cinéma et ce qu’ils parviennent à proposer est quasiment unique, tant peu d’athlètes francophones partagent leur quotidien de cette manière (à part eux et notre ami Mustapha Salmi ils sont rares…). Nous, on kiffe. C’est neuf, c’est frais, ça court vite, c’est authentique : on ne s’ennuie pas et on est inspiré par les efforts fournis et la progression connue par ces deux « gamins » (on a presque 10 ans de plus qu’eux… #vieux)
À l’occasion des championnats d’Île de France de cross, qu’il tentera de remporter aujourd’hui, nous avons posé quelques questions à Baptiste. L’interview est à retrouver ci-dessous. Quelques projets communs avec la chaîne Syblo sont aussi dans les cartons… On attend de trouver le bon moment pour le faire 😉
TRC : Salut Baptiste, comment vas-tu ? Comment tu te sens à l’approche des LIFA de cross ?
Baptiste Cartieaux : Salut l’équipe, très bien merci. Je suis heureux de répondre aujourd’hui sur le blog TRC.
Je me sens plutôt bien à l’approche des LIFA, un peu fatigué par la préparation mais n’oublions pas que l’objectif principal de cette saison est bel et bien le championnat de France de cross, où je ne compte pas faire de la figuration. Les LIFA serviront de bon test avant d’être, je l’espère, au top de ma forme.
TRC : L’année dernière a vraiment été l’année de l’explosion pour toi , avec plusieurs sélections en Équipe de France : les championnats d’Europe puis du Monde, une nouvelle notoriété, un nouveau statut, les gens te reconnaissent… Tout a été très vite pour toi. Ça n’a pas été trop dur à gérer ?
BC : Il est vrai que l’année dernière a été fructueuse après 10 ans d’athlé. C’est un peu la consécration, le rêve de tout athlète, et ça a été pour moi un réel plaisir. Je pense que ça n’a pas été tellement dur à gérer, j’étais simplement sur mon nuage et je continuais à faire ce que j’aime, soit m’entraîner et partager mon quotidien d’athlète. Mon quotidien est sensiblement resté le même, avec bien sûr un engouement décuplé, notamment lors de la sortie des vidéos des championnats du monde.
TRC : Depuis quand es-tu présent sur YouTube et qu’est-ce qui t’a donné l’envie/l’idée de t’y lancer ?
Depuis qu’on est gamins avec Lucas (qui gère la chaîne avec moi), on a une passion pour les vidéos. Nous n’avions pas l’autorisation parentale du côté de Lucas pour poster ces vidéos publiquement, j’ai donc commencé seul il y a maintenant tout juste 4 ans. Je souhaitais partager ma passion pour mon sport et le démocratiser davantage. Lucas, trouvant l’idée intéressante, a commencé par m’aider derrière l’écran puis récemment s’est décidé à passer devant.
Je souhaitais partager ma passion pour mon sport et le démocratiser davantage.
TRC : Tu as suivi une formation de montage/réalisation ou tu as appris sur le tas ? Potentiellement tu aimerais en faire ton métier mis à part l’athlétisme ? Est-ce un projet professionnel ?
BC : Il faut savoir que ni Lucas ni moi même, n’avons suivi une formation de montage. Ainsi nous avons tout appris sur le tas et je pense que ça se voit. Nous essayons de nous professionnaliser video après video et tentons de faire vivre ce projet dans la durée.
TRC : Est-ce que parfois tu trouves difficile de concilier YouTube et ta vie d’athlète ? Est-ce que ça ne t’ajoute pas parfois une pression supplémentaire de te savoir filmé ?
BC : Ce qui est difficile, ce n’est pas tant de concilier YouTube et ma vie d’athlète, mais plutôt d’y ajouter ma vie d’étudiant. C’est un triptyque ambitieux, et il est vrai que j’ai tendance à faire plus souvent l’impasse sur mes cours que sur mes entraînements.
J’ai pris l’habitude d’être filmé durant mes courses. Désormais cela fait partie de ma préparation et je dirais même que c’est stimulant et ça me donne envie de me dépasser d’autant plus.
TRC : Comment t’organises-tu pour filmer tes courses ? Y a t il un plan/scénario pré défini à l’avance ou tu improvises une fois sur place ?
BC : Pour ce qui est de l’organisation, nous essayons de planifier le plus possible bien qu’il soit impossible de tout prévoir. Ainsi à chaque sortie, nous faisons de notre mieux pour couvrir l’événement malgré les imprévus… Ça nécessite d’avoir une grande capacité d’adaptation.
Une vidéo nous prend environ entre 40 et 60 heures de travail
TRC : Combien de temps cela prend-t-il de réaliser une vidéo ?
BC : Nous ne nous préoccupons pas tellement du temps passé à la réalisation de chaque vidéo mais plus de son résultat final car nous privilégions la qualité à la quantité. Si nous devions vous donner un ordre d’idée ce serait entre 40 et 60 heures soit environ 25 heures par personne par vidéo.
TRC : Tu travailles depuis le début avec Lucas Vivin, qu’on voit de plus en plus dans les vidéos et qui lui aussi connaît une forte progression depuis 2 ans, comment vous êtes vous rencontrés ?
BC : Nous nous sommes rencontrés à l’école primaire, 2 camarades de classe qui se sont retrouvés pour une passion commune.
En moyenne je cours 10 fois par semaine. Ça correspond à 130km.
TRC : C’est quoi une journée type dans la vie de Baptiste Cartieaux ?
BC : Une journée type est une journée très dense commençant , la plupart du temps par un morning run, suivi d’un petit détour à l’université pour 4h le matin pour suivre ma L1 STAPS. S’en suit un repas copieux au CROUS, avant d’entamer une session de montage l’après midi, pour finir avec une deuxième séance le soir.
TRC : Niveau entraînement : quel est ton rythme ? Combien de BORNES par semaine ?
BC : Mon rythme, comme tout athlète, fluctue en fonction des objectifs et de la saison. Je dirais qu’en moyenne je cours 10 fois par semaine, correspondant à 130km. S’ajoutent à cela quelques séances de musculation.
TRC : Quels sont tes objectifs pour cette saison ? On sait que tu touches à beaucoup de choses : piste, route, cross et même duathlon. N’est-ce pas difficile de tout concilier ?
BC : Pour cette saison, l’objectif principal sera les championnats du monde sur piste à Cali en Colombie où j’espère m’aligner sur 3000m steeple.
D’autres échéances viendront compléter ma saison, notamment les championnats de France de cross arrivant à grands pas ainsi que ceux de duathlon.
Je suis donc pluridisciplinaire, mais afin d’être performant au 3000m steeple je hiérarchise les différentes disciplines. Par exemple pour le duathlon, je ne roule pas, bien que je participe à diverses courses.
TRC : Et à plus long terme quels sont tes objectifs athlétiques ? Paris 2024 tu y penses ?
BC : À plus long terme, les JO c’et mon plus gros objectif. C’est le rêve de tous les athlètes… Paris 2024 semble un peu trop rapproché, les jeux de Los Angeles en 2028 seront eux plus accessibles je pense !
TRC : Dernière question : ça veut dire quoi SYBLO ?
BC : A vous de deviner 😉
