Nike Vaporfly Next% 2

« – Qu’est-ce qu’on donne à quelqu’un qui a déjà tout ?

– Encore un peu plus.« 

Si vous n’avez pas la réf’, c’est normal : cette phrase est sortie du film We Are Your Friends (2015) avec Zac Efron et Emily Ratajkowski. Il a fait 120 000 entrées en France donc il y a de grandes chances pour que vous ne connaissiez pas. Pour vous faire une critique rapide : c’est un bon film de divertissement pour zoner sur le canapé après une grosse séance. Bref, nous ne sommes pas critiques de cinéma mais testeurs de chaussures, alors revenons à ce qui nous intéresse : les pompes.

Si nous avons choisi de démarrer cet article par cette citation, c’est parce qu’elle s’applique parfaitement à la Vaporfly Next% 2. La Vaporfly Next% était déjà la meilleure chaussure de course sur route au monde (même si elle est de plus en plus concurrencée ces derniers temps), alors la révolutionner n’avait pas d’intérêt. La Next « 1 » avait déjà tout. Sur la « 2 » Nike lui a juste donné « encore un peu plus ».

On ne va donc pas tourner autour du pot : ce deuxième modèle (ou troisième si on prend en compte la 4%) n’est pas une révolution. La gamme Vaporfly a déjà assez révolutionné la course à pied depuis sa sortie en 2017. On a même rédigé un article complet à ce sujet. Le « choc technologique » apporté par la Vaporfly et caractérisé par l’association d’une nouvelle mousse (constituée d’un matériau nommé Pebax) dans la semelle de la chaussure avec une plaque carbone, est de ceux qu’on voit rarement, peut-être une fois par génération et encore. Ni Nike, ni aucun autre équipementier ne devraient pouvoir provoquer de nouvelle prouesse technologique aussi brutale dans les années à venir. Enfin, du moins, ça paraît peu probable. Le Pebax/Carbone devrait rester au sommet du « shoe game » un bon moment.

Si cette « Next 2 » n’est pas une révolution, elle n’en demeure pas moins une très bonne évolution d’une chaussure qui était déjà excellente. Les améliorations ont donc beau être « mineures », elles sont bien présentes. 

En effet, la Next% avait beau être excellente, elle n’était pas pour autant dépourvue de petits défauts. On le sait, pour progresser quand on est déjà très bon il n’y a que 2 options : travailler ses points faibles et améliorer ses points forts. Dans le cas de la Next% 2, les ingénieurs de Nike se sont visiblement plus penchés sur le premier point.

Quels étaient donc les points faibles de la Next% 1 ?

Le mesh (NB : le tissu de la chaussure) en Vaporweave n’était pas déplaisant mais Nike a réussi à trouver mieux. Ce n’est pas non plus de l’Atomknit, le mesh tissé utilisé sur l’Alphafly ou la Air Zoom Victory, qui est léger et agréable mais qui a le défaut de se détendre avec le temps, mais bien un tout nouveau mesh dont nous n’avons pas encore le nom. D’après les retours de ceux qui ont déjà couru avec : ce mesh est plus doux, plus respirant et plus confortable. On pourrait a priori courir pieds nus dedans sans problème. Il semble aussi à première vue plus résistant que le Vaporweave.

Améliorer le confort semble ainsi avoir été la priorité de Nike : le chausson entier est mieux ajusté, la chaussure a plus de volume au niveau des orteils ce qui « compresse » moins le pied (a priori plus besoin d’acheter une pointure au dessus comme certains faisaient), une languette légèrement rembourrée qui fixe mieux le pied et réduit la pression des lacets. Ces derniers ont d’ailleurs été modifiés : il s’agit de ceux présents sur l’Alphafly, Air Zoom Victory ou Dragonfly. Ceux qui ont ces chaussures le savent : pas besoin de double noeud, ça tient nickel.

On note aussi l’ajout d’une petite matière qui ressemble à une « peau de pêche » au niveau du talon…

La semelle est aussi légèrement modifiée avec un ajout de rainures flexibles permettant une meilleure adhérence sur toutes les surfaces et notamment par temps humide. La « 1 » pouvait un peu glisser quand il pleuvait, là ça ne devrait plus être le cas.

Bref c’est la Next 1 en plus aboutie. En gros on pourrait dire que la Next 1 était un prototype et que la Next 2 est la version finie.

Tous ces petits ajouts alourdissent un peu la chaussure comparé au premier modèle mais de manière négligeable : +7 grammes en pointure 45. Autant dire rien du tout.

Niveau durabilité, pas de changement majeur : ce qui s’use vraiment c’est la plaque. On recommande donc de la réserver pour les grandes occasions. Ceci dit on peut quand même souligner la présence de renforts à l’avant de la chaussure pour éviter qu’elle ne se perce (on avait pu observer ce désagrément sur le modèle précédent).

Autre amélioration, qui n’est pas d’ordre technologique cette fois : le prix en baisse. La Vaporfly Next% avait battu des records lors de sa sortie en affichant un price tag de 275€. Si celui-ci a depuis été battu par les 300€ de l’Alphafly, ça restait quand même une somme importante (même si grâce à The Running Collective vous avez pu la trouver bien moins chère). Pour la Next 2, on « tombe » à 250€, soit le même prix que la Vaporfly 4% à sa sortie. Ça reste une grosse somme c’est clair mais au moins ça a le mérite de stopper quelque peu l’envolée des prix (et de faire baisser le tarif de la Next 1 héhé).